Thomas Madiou est considéré comme le premier grand historien haïtien du 19e siècle. Son œuvre principale, une Histoire d’Haïti en huit volumes, reste encore aujourd’hui l’œuvre la plus importante de l’historiographie haïtienne.
Thomas Madiou naît à Port-au-Prince le 30 avril 1814. Sa famille du côté paternel est originaire de la Bretagne. Son grand-père s’était installé à Saint-Domingue avant la révolution de 1789.
A 10 ans, Thomas Madiou part pour la France et effectue sa scolarité à Angers, puis à Rennes. Au début des années 30, il entame des études de droit à la Faculté de Paris. Mais il les interrompt peu de temps après et rentre en Haïti.
A son arrivée à Port-au-Prince, il manifeste son désir de connaître l’histoire de son pays. Il demande alors à son père de lui fournir un manuel d’histoire d’Haïti, celui-ci lui répond qu’il n’y a pas de livre d’histoire d’Haïti. Il dit alors : “eh bien, c’est moi qui l’écrirai cette histoire d’Haïti »
En 1838, il publie ses premiers articles dans le journal L’Union sur quelques grandes figures historiques : Makandal, Toussaint Louverture, Dessalines etc.
L’année suivante, il épouse Stella Bazelais, sœur de Boyer Bazelais, le fondateur du premier parti politique d’Haïti, le Parti libéral créé en 1870.
En 1847, Thomas Madiou publie le premier volume de son Histoire d’Haïti, l’année suivante paraît le deuxième et le troisième tome. Cinq autres volumes seront publiés après sa mort.
Le président Soulouque le nomme directeur du journal officiel, Le Moniteur. Sa renommée dépasse alors les frontières de l’île. Le célèbre historien français Jules Michelet lui adresse une lettre le 20 mai 1854 pour lui témoigner son admiration.
Thomas Madiou aura par la suite une grande carrière politique et diplomatique. La carrière de fonctionnaire et d’homme politique de Thomas Madiou commence peu de temps après son retour en Haïti lorsqu’il est nommé secrétaire particulier du Général Inginac, personnalité très influente dans le gouvernement de Jean-Pierre Boyer. Il sera ensuite tour à tour nommé directeur de Lycée national par le président Jean-Baptiste Riché en 1844, directeur du journal officiel le Moniteur haïtien en 1848 et rédacteur des actes du gouvernement en 1851 par l’empereur Faustin Soulouque. À la chute de l’empire, il est envoyé en Espagne comme ministre plénipotentiaire. À son retour, il est installé comme chef de cabinet du président Fabre Geffrard, mais peu de temps après, soit en janvier 1862, on le nomme à nouveau ministre résident auprès de Sa Majesté catholique d’Espagne. À son retour en Haïti, il sera élevé en janvier 1866 au rang de sénateur de la République par décision de la chambre haute de l’Assemblée nationale. Le 2 avril de la même année, il devient secrétaire d’État de l’Instruction publique et des Cultes, poste qu’il conservera jusqu’au renversement du gouvernement de Geffrard en février 1867. Après un retrait de deux ans qui coïncide avec la présidence de Sylvain Salnave, on retrouve Thomas Madiou comme responsable de ministères et président de diverses commissions officielles dans le gouvernement de Nissage Saget. À la fin du mandat de Saget, il passe entre 1874 et 1876 au service du président Michel Domingue de nouveau à la tête de la Secrétairerie des Cultes et de l’Instruction publique. Le gouvernement de Lysius Salomon sera le tout dernier auquel il collabore jusqu’à sa mort le 25 mai 1884 à l’âge de soixante-dix ans.
Il meurt le 25 mars 1884 à l’âge de 70 ans.
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