Lors de sa conférence de presse le 16 janvier, Emmanuel Macron a détaillé le « réarmement démographique » pour lutter contre la baisse du nombre de naissances en France. Une baisse de la natalité qui touche toute l’Europe. Est-ce à l’État d’intervenir ? Faut-il faire appel à l’immigration ?
C’est pourtant simple de faire des bébés : le papa met une petite graine dans le ventre de la maman, et quelques mois plus tard, si c’est un garçon, il naitra dans un chou, si c’est une fille, dans une rose. Mais on dirait bien que les Françaises et les Français ont perdu le mode d’emploi. En 2023, le nombre de naissances a reculé de 6.6%. 678 000 bébés seulement ont vu le jour en France, soit 48 000 de moins que l’année précédente : un chiffre qui n’avait plus été atteint depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. C’est grave docteur ?
La France reste malgré tout le pays de l’Union européenne où le taux de fécondité reste le plus élevé avec 1.84 enfant par femme en moyenne. Mais la tendance depuis quelques années est bien à un ralentissement démographique, qui inquiète certains, et qui –a minima- interroge.
Pourquoi moins de bébés ? Les causes sont multiples.
D’abord le nombre de femmes en âge de procréer a diminué : les 20-40 ans sont moins nombreuses.
Et celles qui sont dans cette tranche d’âge procréent moins : soit parce qu’elles entrent plus tardivement dans la maternité ; soit parce qu’elles sont confrontées directement ou indirectement à un problème d’infertilité ; soit parce qu’elles préfèrent passer leur tour.
Comme l’explique la sociologue Catherine Scornet, « pour fonder une famille il faut avoir de l’espoir. Or les jeunes générations sont peut-être plus habitées par l’inquiétude quant à leur avenir ». Chômage, inflation, guerre, crise écologique : autant de raisons de ne pas procréer, d’autant que ne pas vouloir être mère ne vous expose plus à l’opprobre.
Avoir un enfant, c’est un choix ; ne pas en avoir en est un autre. Mais ces choix individuels ont aussi des conséquences au niveau collectif. Moins d’enfants aujourd’hui, c’est moins de main d’œuvre plus tard, donc moins de prospérité et moins de solidarité entre générations : qui paiera nos retraites ?
A moins d’aller chercher ailleurs, dans l’immigration, de quoi compenser ce déficit de naissances.
D’où le projet de « réarmement démographique » lancé il y a quelques jours par Emmanuel Macron. Parmi les principales mesures : la création d’un congé de naissance pour remplacer le congé parental actuel ; et un plan pour lutter contre l’infertilité.
« Pour que la France reste la France » selon Emmanuel Macron. Certains applaudissent ce retour à une vraie politique familiale et nataliste ; d’autres y voient un relent vichyste et une atteinte à la liberté des femmes.
La France doit-elle refaire des bébés à tout prix ?