Mme Maria Isabel SALVADOR, Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti et Cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), a informé le Conseil de sécurité de la détérioration continue de la situation en Haïti depuis juillet. Le nombre de personnes déplacées a dépassé les 700 000, marquant une hausse de 22% en seulement trois mois. Le processus politique, malgré des progrès initiaux, fait désormais face à des défis majeurs a t-elle déclaré ce mardi.
La situation sécuritaire, déjà fragile, est marquée par de nouveaux pics de violence. Les gangs criminels ont intensifié leurs activités, se déployant au-delà de Port-au-Prince et plongeant le pays dans un climat de terreur et de peur.
Le 3 octobre, a fait savoir Mme Salvador, une attaque brutale des gangs à Pont Sondé, dans le département de l’Artibonite, a coûté la vie à 115 civils et en a blessé des dizaines d’autres. Mme Salvador a exprimé sa préoccupation quant aux souffrances continues du peuple haïtien, en particulier face à l’usage systématique de la violence sexuelle par les gangs.
Sur le plan politique, Mme Salvador a noté que, malgré quelques progrès, les divergences croissantes au sein de l’exécutif bicéphale en Haïti compromettent la mise en œuvre de la gouvernance transitoire. La nomination, le 7 octobre, de Leslie Voltaire à la présidence du Conseil présidentiel de transition, en remplacement d’Edgard Leblanc, intervient dans un contexte de tensions et d’allégations de corruption visant certains membres du Conseil, a-t-elle observé. La Représentante spéciale a exhorté à rétablir l’unité au sein de l’exécutif afin de s’attaquer aux problèmes d’insécurité, de réformes de la gouvernance et de préparation des élections. Elle a réaffirmé que la lutte contre l’impunité et la corruption est essentielle pour restaurer la confiance des citoyens envers leurs dirigeants et les institutions publiques.
La Représentante spéciale a également informé que le Conseil présidentiel de transition avait mandaté une conférence nationale inclusive pour proposer des réformes constitutionnelles et redéfinir les relations entre l’État et la société, y compris dans le domaine judiciaire. Elle a salué la prise de fonctions, le 18 octobre, de sept 7 des neuf 9 membres du Conseil électoral provisoire (CEP), tout en soulignant l’urgence de compléter cette structure pour éviter des retards dans le calendrier électoral.
Avec ONU