Médecins Sans Frontières (MSF) avait réagi avec fermeté après l’attaque du 11 novembre dernier, où deux blessés transportés par une ambulance de l’organisation ont été abattus par des policiers en uniforme à Delmas 33. Ces individus, présentés comme des bandits, se rendaient à l’hôpital pour des soins. Suite à cet incident, MSF avait suspendu ses activités dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, menaçant même de quitter définitivement Haïti si aucune prise de position claire n’était adoptée par les autorités.
Dans une déclaration adressée à notre rédaction, MSF a salué les avancées du gouvernement, notamment le communiqué du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) du 2 décembre. Ce dernier condamne fermement l’acte en question et rappelle à la Police Nationale d’Haïti (PNH) son devoir fondamental de protéger toutes les vies, indépendamment du statut ou de l’identité des individus.
MSF a toutefois insisté sur le besoin de garanties sécuritaires concrètes avant de reprendre ses activités :
“Nous prenons note du communiqué, qui intègre nos principales demandes et représente une avancée positive. Nous restons attentifs à la réponse de la PNH concernant les garanties restantes, afin de pouvoir reprendre nos activités dans un environnement sécurisé.”
Ce communiqué du CPT, bien qu’essentiel pour répondre aux exigences de MSF, pourrait exacerber les tensions avec la PNH. En assimilant l’incident à une violation du devoir d’assistance et en exigeant une enquête, le Conseil expose les forces de l’ordre à des critiques supplémentaires, dans un contexte où elles sont déjà sous pression pour combattre l’insécurité grandissante.
D’un autre côté, le CPT a tenté de ménager la PNH en saluant leur courage et leur engagement dans la lutte contre le banditisme.
La réponse de la PNH reste importante pour garantir la reprise des activités de MSF et éviter que cette affaire ne creuse davantage le fossé entre acteurs sécuritaires et humanitaires.
La rédaction