Le nombre d’homicides signalés a augmenté de 119,4% en 2023 par rapport à 2022, 4 789 victimes ayant été déplorées, dont 465 femmes, 93 garçons et 48 filles, soit un ratio de 40,9 homicides pour 100 000 habitants, contre 2 183 en 2022, soit un ratio estimé à 18,1 homicides pour 100 000 habitants », selon un rapport de l’ONU du 22 janvier 2024.
Parmi ces personnes tuées, plus de 2 700 étaient des civils (et plus de 1 300 ont également été blessés) et plus de 1 600 des membres de gangs. Le document note aussi la poursuite du mouvement d’autodéfense né au printemps 2023, avec plus de 500 personnes lynchées pour avoir été accusées d’être membres de gangs.
Le nombre de personnes enlevées a aussi augmenté, passant de 1 359 en 2022 à 2 490 en 2023, soit une augmentation de 83%.
Le parlement kenyan a approuvé en novembre le déploiement de 1.000 policiers, mais la mission reste suspendue à la décision de la Haute cour de Nairobi qui doit se prononcer le 26 janvier sur le recours d’un opposant.
Dans son rapport, Antonio Guterres note que pour que cette mission « puisse avoir un impact durable », elle devra être accompagnée d’une « consolidation des systèmes judiciaire et pénitentiaire », ainsi que de solutions pour faire face à « l’usure de la police ».
Dans un contexte de manque de moyens et de crise politique, les effectifs de la police nationale continuent de diminuer « à un rythme alarmant ». Ainsi, en 2023, 1.663 agents de police, dont 152 femmes, ont quitté l’institution, 48 ont été tués, et 75 blessés. Au 31 décembre, la police comptait 13.196 agents, selon le rapport.