Alors que le scénario le plus négatif quant au réchauffement de la planète s’est déjà installé, le monde est distrait par une politique de division et de distraction, au lieu d’une unité d’objectif et d’un leadership décisif et coopératif, a déploré le Haut-Commissaire, à l’ouverture de la 54e session du Conseil des droits de l’homme à Genève.
« Nous assistons à une politique de division et de distraction – par exemple, en fabriquant des conflits artificiels sur le genre, la migration ou en imaginant un “choc” des civilisations », a-t-il dit.
« Nous n’avons pas besoin d’autres avertissements. Le futur dystopique est déjà là. Nous avons besoin d’une action urgente, maintenant. Et nous savons ce qu’il faut faire. La vraie question est : qu’est-ce qui nous en empêche ? », a-t-il lancé.
Parmi des exemples récents de « l’horreur environnementale qui constitue notre crise planétaire globale », il a ainsi cité la situation à Bassorah, en Iraq, où « la sécheresse, la chaleur torride, la pollution extrême et l’épuisement rapide des réserves d’eau douce créent des paysages stériles de décombres et de poussière ».
Changement climatique et mauvaise gouvernance
De plus, le changement climatique plonge des millions de personnes dans la famine. « Il détruit des espoirs, des opportunités, des foyers et des vies. Ces derniers mois, des avertissements urgents sont devenus des réalités mortelles, encore et encore, partout dans le monde », a affirmé M. Türk.
Dans le Sahel par exemple, la plupart des gens luttent pour leur survie quotidienne. « Le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Niger figurent parmi les huit pays les moins avancés du monde », a-t-il détaillé, relevant que « ces pays sont gravement touchés par la dégradation de l’environnement et le changement climatique, une crise à laquelle ils n’ont pratiquement pas contribué ».
Dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest, des ressources nécessaires à la survie, telles que les terres fertiles et l’eau, diminuent, entraînant des conflits entre les communautés. Les mesures d’adaptation dont elles ont un besoin urgent sont beaucoup trop coûteuses, et le soutien financier régulièrement promis lors des conférences internationales n’arrive que trop lentement.
Dans ces conditions, 2022 a été l’année « la plus meurtrière depuis le début de la crise du Sahel il y a dix ans », et « la menace constante de la violence des groupes armés s’étend maintenant aux États côtiers ».
Or selon le chef des droits de l’homme de l’ONU, aucun des défis auxquels ces pays sont confrontés ne peut être relevé de manière isolée : ils sont liés les uns aux autres.
« Le changement climatique, y compris les sécheresses et les phénomènes météorologiques extrêmes qui y sont liés ; l’absence d’investissements adéquats dans l’éducation, les soins de santé, l’assainissement, les protections sociales, une justice impartiale et d’autres droits de l’homme ; des décennies de mauvaise gouvernance et un manque de transparence et de responsabilité dans la prise de décision sont les sources dans lesquelles puise l’extrémisme violent », a dit M. Türk.
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La Rédaction
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