Certains haïtiens croient dure comme fer que l’avenir d’Haïti dépend de Dieu, le Dieu de la Bible. Des décennies se sont succédées, nous continuons à prier pour Haïti et à marcher dans les rues de Port-au-Prince pour la délivrance d’Haïti criant haut et fort : Bondye ap chanje Ayiti ! Bondye pral kase chèn ki mare Ayiti a ! Nous les haïtiens, nous aimons les slogans. Nous les assimilons. Ces slogans façonnent non seulement nos comportements mais aussi influencent notre vision du monde. Notre destin en tant que peuple se définit ou se résume à travers des slogans.
Bondye pral libere Ayiti est un slogan qui a pour seul objectif de nous rendre passif, de nous “zombifier” en tant que peuple et nation. Car comment demander des comptes à nos leaders et élites si nous croyons que le changement d’Haïti vient de Dieu. Dieu va résoudre nos problèmes de santé, d’insécurité, d’éducation, d’économie etc. Pendant que nous restons mobiliser dans la foi attendant le miracle d’en Haut, nos dirigeants (es) et élites se déresponsabilisent, s’amusent, voyagent, amassent les trésors, tuent et s’entretuent. Dans leur indécence chronique, nos fameux leaders savourent et sirotent le Barbancourt 150 ans en l’honneur de Dieu, le sauveur d’Haïti !
En attendant le miracle divin, Haïti devient un enfer, pur et simple. Peut être que Dieu ne souhaite pas intervenir dans les affaires internes du pays. Peut être Dieu estime que nous sommes assez intelligent pour reconstruire notre futur et bien être. On a fait 1804, donc nous sommes intelligents. Bref, peut être Haïti n’est pas dans le plan de Dieu. Donne à Dieu ce qui est à Dieu, à César ce qui est à César. Par conséquent, Haïti est notre César. C’est notre responsabilité en que citoyens de lutter pour ce changement, notre changement.
Mais quand est- ce que nous les haïtiens nous allons comprendre que Haïti c’est nous ? Nous les haïtiens nous avons cette tendance à nous distancier d’Haïti. C’est comme si Haïti et les haïtiens étaient deux entités.
Ayiti p ap janm anyen ! Ayiti se yon vye peyi ! Ayiti peyi pwoblèm ! Ayiti this Ayiti that ! Le problème c’est Haïti, c’est pas nous, c’est jamais nous. De toute façon, Dieu commence à délivrer non pas Haïti mais certains haïtiens à travers des programmes spéciaux pour immigrants comme TPS, Biden etc. Peut être le plan de Dieu pour les Haïtiens est ailleurs, dans d’autres pays où ces dirigeants et élites assument leurs responsabilités comme agents de développement.
[email protected] (contribution d’un lecteur du journal lequotidien509)
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